Les personnages
Saint-George
Le musicien à la peau noire garde la double empreinte d’une jeunesse aidée par un père riche et d’une « différence » qui lui a valu bien des déboires. Perfectionniste mais cabotin, énergique mais enclin à la mélancolie et toujours séducteur, ce violoniste et escrimeur prodigieux attire sur lui toutes les passions.
L’humiliation qui le frappe va constituer la première pierre d’une construction personnelle. Comme dans le célèbre poème de Kipling, Saint-George rebâtit après avoir vu s’écrouler l’oeuvre de sa vie. Mais c’est son propre personnage qu’il dresse ainsi. Et le personnage devient un homme.
Son rôle est interprété par deux artistes : un ténor et un violoniste/chef d’orchestre. Ceux-ci portent le même costume.
Louise
Jeune artiste un peu naïve, elle voue à Saint-George un amour total. Mais elle peine à choisir entre cette passion difficile et son attachement au roi et à la reine.
Le Duc d’Orléans
C’est un Zarastro truculent. Libertin et sage, il désespère de ne pouvoir convaincre son cousin le roi de desserrer les étreintes qui étouffent le royaume. Les épreuves du musicien noir auxquelles il assiste, impuissant, renforcent son désir de changer le monde.
Sophie Arnould
Vainement amoureuse mais maladivement jalouse de ce mulâtre, cette diva courtisane collectionne les amants puissants et multiplie les bons mots. Mais elle perçoit chaque succès de Saint-George comme un affront personnel. Ces rancœurs vont inspirer son comportement raciste. A cet égard, Sophie Arnould symbolise non seulement les contradictions des Lumières, mais aussi des attitudes trop pérennes.
Toutefois, découvrant la liberté à travers le libertinage, elle finira par se laisser séduire par les idéaux de progrès. A cet égard, elle est l’antithèse de la Reine de la Nuit ce qui correspond aux convictions les plus profondes de Saint-George dont la carrière a sans cesse été marquée par une connivence avec les femmes artistes et intellectuelles des Lumières.
Zamor
Raflé enfant de sa terre natale pour devenir le « Nègre de compagnie » de Mme du Barry (qui était alors la maîtresse du roi Louis XV), il subira moult châtiments corporels dans son enfance, avant de devenir l’amant de sa maîtresse.
Cette violence qu’il a subie en fait un écorché vif qui deviendra un révolutionnaire sans compromis. Cet ami de Saint-George s’ingénie à rappeler à ce métis que la société d’ancien régime le considère aussi comme un « Nègre ».
La Reine
Marie-Antoinette est depuis peu en France et s’ennuie à la cour. Elle admire sincèrement l’homme et le violoniste dont elle est secrètement éprise. Mais cette trop jeune souveraine versatile et capricieuse s’avère incapable de respecter un engagement.
L’Ochestre
Saint-George était compositeur et chef d’orchestre. Sa musique est au centre de sa vie. De surcroît les critiques de l’époque le dépeignait comme un orchestre très joliment habillé et donc très agréable à regarder. L’orchestre joue donc sur la scène en tenue d’époque.